La fracture ne cesse de se creuser au sein du catholicisme entre le nord et le sud de la planète. Le texte du dicastère pour la doctrine de la foi autorisant les bénédictions pour les homosexuels en couple (Fiducia supplicans), a été très mal perçu sur le continent africain. On pourrait dire aussi que le positionnement du pape François lui-même, face à l’Europe, aux migrants et plus récemment à l’invasion par la Russie d’une partie de l’Ukraine, révèle aussi ces tensions. Le Sud est désormais majoritaire dans l’Eglise. A-t-on conscience des profondes implications de cet état de fait ? Nous étions depuis au moins la fin de Constantinople, dans une Église très « romaine » où l’impulsion venait de l’Europe de l’Ouest. Les européens doivent accepter d’être minoritaires, se mettre à l’écoute et au rythme de ces Églises-là. Comment ? Le catholicisme peut être prophétique, s’il parvient à conserver l’unité, tout en étant majoritairement centré dans le sud de la planète…